don't come back for me ✖ KENNEDY

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Elle était assise, télécommande en main et cela depuis maintenant une bonne heure. Adèle n'avait que peu à faire de sa journée, comme pratiquement tous ses samedis, de toute façon. Elle ne voulait pas sortir, de peur de voir Logan, son petit ami. Elle restait là, zappant de chaine en chaine, sans bouger. « Tu vas devenir un véritable zombie ! » entendit-elle venant de la porte d'entrée. Sa soeur était là, habillée pour sortir. Shawn-Elisabeth était du genre à souvent sortir, pour faire du shopping entre copine ou simplement pour boire un café avec sa meilleure amie. Mais peu importait à Adèle, elle resterait là toute la journée, quitte à avoir les yeux détruits par la télévision. Sa soeur quitta finalement la maison et elle se retrouvait maintenant seule dans la grande maison victorienne de la famille Lennon. C'était une assez grande maison, très bien meublé vu que la meilleure amie de sa mère était décoratrice. Son meuble préféré était sans hésitation le sofa. Grand et confortable, elle pouvait rester là des heures sans avoir de courbatures.

Mais, seulement un quart d'heure après le départ de sa soeur, la sonnette de la porte d'entrée retentit. « Merde. » jura doucement la jeune fille, d'une façon tout sauf féminine. Elle se dirigea vers la porte qui se trouvait non loin du salon et l'ouvrit, sans se douter le moins du monde de qui se trouverait derrière. Et c'est là qu'elle le vit. Lui, Kennedy Hannigan son ex petit-ami. Cela faisait maintenant un an qu'elle ne l'avait pas vu et, à vrai dire, elle ne pensait pas le revoir un jour. Elle se souvenait parfaitement du jour où il l'avait quitté, comme ça, sans vraiment de raison. Elle s'était réveillée un dimanche matin -tard, bien entendu- et avait vu que ce dernier lui avait laissé un message téléphonique. Jamais elle n'aurait cru que ce message allait lui annoncer qu'il la quittait, du jour au lendemain, pour partir vivre en Europe. « Je t'aime, mais je crois qu'entre nous ... C'est fini. » Elle avait eu beau écouter des milliers de fois ce message, elle n'arrivait tout simplement pas à croire que c'était vrai. Mais ça l'était, puisqu'il avait quitté la ville quelques jours après, sans venir la revoir ou quoi que ça soit. Elle resta quelques secondes, là, immobile devant lui, sans rien dire. Elle aurait voulu dire son nom, vérifier qu'elle ne rêvait pas, mais elle n'y arrivait pas. Elle était comme figée. Elle fini finalement par arriver à faire un mouvement. Adèle claqua sa main sur la joue du blondinet, sans rien rajouter. Elle n'était pas de nature violente, mais celle-là, elle lui avait échappé. « Qu'est-ce que tu fais ici, Kennedy ? » dit-elle sur un ton plutôt agressif, les larmes aux yeux.

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Kenny semblait passionné par la contemplation du plafond en ce samedi après-midi. Peu à peu, l’enthousiasme qui avait suivit son retour semblait avoir disparu et sa sœur, comme sa mère, avaient repris le cours de leur vie sans trop soucier de lui. Il ne pouvait honnêtement pas les en blâmer. C’est ainsi qu’assis dans la table de la cuisine, Kenny avait commencé à fixer le plafond, se demandant ce qu’il pouvait bien faire des ses journées avant de partir en Europe. Toutes les réponses qu’il avait pu trouver à cette question, il les avait essayées. Il avait écrit deux lignes dans son carnet de bord, jouer son morceau préféré à la guitare, il avait même tenté de faire un gâteau donnant à Abbey une formidable occasion de se moquer de lui ce soir – si évidemment elle rentrait. Mais ça, c’était un autre problème. Il se leva mécaniquement et rangea quelques affaires qui trainaient et puis son regard se posa au dehors, au-delà de la fenêtre. Il y avait bien une chose qu’il devait faire, une chose qu’il repoussait tant bien que mal depuis qu’il était rentré. C’était sûrement ça qu’il devait faire maintenant.

Lentement, il se dirigea vers la porte d’entrée, enfila ses chaussures qui trainaient sur le sol et battit sûrement le record de lenteur pour faire des lacets. Quand il fut fin prêt, il quitta la maison et arriva dans la rue. Il ne savait pas vraiment ce qu’il allait faire ou dire, il savait juste qu’il devait aller voir Adèle. Il aurait du le faire bien avant mais le courage lui faisait défaut. Il lui faisait toujours défaut d’ailleurs, les chances qu’ils arrivent jusqu’à chez son ex petite amie étaient moindres. Pourtant, ses pieds semblèrent refaire machinalement le chemin qu’il avait eu l’habitude d’emprunter si souvent et sa main pressa le bouton de la sonnette sans même qu’il eut besoin de lui le commander. Alors, il retint son souffle en attendant que la porte ne s’ouvre. Il avait souvent attendu ça, mais jamais avec autant d’appréhension, de peur. Il s’en fallu de peu pour qu’il ne reparte pas en courant. Bientôt, Adèle ouvrit la porte laissant à Kenny le plaisir de voir qu’elle était toujours la même, toujours aussi belle. Si l’année écoulée n’avait pas existé, il aurait été très heureux à ce moment-précis. Mais elle avait eu lieu, il n’y avait qu’à voir la réaction d’Adèle qui semblait figée. Il avait conscience qu’il aurait sûrement du dire quelque chose, mais il ne voyait pas quoi dire. Alors il garda le silence jusqu’à ce qu’Adèle le giffle te lui demande ce qu’il faisait là. La réaction de cette dernière était compréhensible, il l’avait traité comme une moins que rien en la larguant sur son répondeur et en ne la rappelant pas par la suite, mais il se sentit tout de même blessé par le geste de al jeune fille. « Je suis venu… te parler. » Il essaya de se donner un ton assuré mais c’était raté.

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Elle resta planté là sans rien dire, elle n'en revenait tout simplement pas. « Je suis venu... te parler. » Adèle ne put s'empêcher de rire. Lui parler, après tout ce qu'il l'avait fait souffrir ? C'était bien la seule chose qu'il n'avait pas fait quand il le fallait, parler. Elle se souvint à quel point elle avait souffert quand il était parti. Elle avait passé quatre jours dans sa chambre, sans jamais sortir. Jamais elle n'avait autant pleuré de sa vie. Elle hésita un instant. Il était là, elle avait espéré ça tellement longtemps. Elle ne pouvait décidément pas lui dire de rentrer chez lui alors qu'elle voulait absolument savoir pourquoi il avait fait ça. La blonde s'écarta d'un pas de la porte, faisant un signe de la tête pour qu'il rentre.

C'était tellement étrange de le voir là, chez elle. Elle se souvenait très bien de comment c'était, avant. Il venait souvent là, avant de partir pour l'Europe. Ils passaient leur journée assis côte à côte, à rien faire du tout. Elle aimait ce genre de journée, et ça lui avait terriblement manqué pendant son absence. Néanmoins, malgré son retour, elle savait que plus rien ne serait pareil. Elle pensait qu'il l'avait oublié, depuis le temps, et même si ça n'était pas le cas, elle n'était pas prête de lui pardonner parce qu'il était simplement revenu la voir. Elle n'avait jamais autant aimé quelqu'un que lui, puis il l'avait laissé, du jour au lendemain. Même si elle le voulait profondément, elle savait que ça ne serait plus jamais pareil entre eux. « Me parler ... Et bien, je t'écoute ! » dit-elle d'un ton plutôt méchant.

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Kenny n’était vraiment pas à l’aise à cet instant présent. Il n’avait pas l’intention de tout lui déballer là sur le pas de la porte. Malheureusement, Adèle n’avait pas l’air vraiment très décidée à le faire entrer. Ca valait peut-être mieux en fin de compte, vu qu’il ne savait pas vraiment ce qu’il allait lui dire. La voir lui suffisait même si elle n’avait vraiment pas l’air ravie. Bientôt, elle se décala légèrement de la porte et lui fit signe d’entrer. Kenny sentit son cœur se serrer, à présent, il n’aurait plus aucune raison valable de ne rien dire.

Il entra dans la maison qu’il connaissait si bien. Il avait l’impression que rien n’avait vraiment changée. C’était sûrement le cas du reste. Bizarrement, cette découverte sembla attristée Kenny plus qu’autre chose. Mais la voix d’Adèle l’empêcha de s’interroger plus longtemps sur ces réflexions. « Me parler ... Et bien, je t'écoute ! » Le ton ne laissait place à aucune sympathie et Kenny comprit à cet instant précis que rien de ce qu’il pourrait dire n’arrangerait les choses. Il n’avait jamais voulu lui faire de mal mais pourtant, c’était ce qui c’était produit. Et il le comprenait d’autant plus en entendant sa voix à ce moment là. Il la regarda de longues minutes sans dire le moindre mot. Il aurait aimé pouvoir lui dire qu’il n’avait pas fait ça contre elle, qu’il l’aimait plus que tout à cette époque là et que c’était peut-être encore vrai maintenant – enfin ça il n’en savait rien, qu’il ne savait pas ce qui lui avait pris. Mais rien de tout ça ne vint. A la place de ça, quand il ouvrit la bouche, se fut pour prononcer trois simple petits mots, trois mots qui – il le savait – aurait surtout pour résultat d’augmenter as colère. « Je suis désolé. »