G. Roxane Carthew
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 |  Sujet: ✖ my best mistake. - pv pbddmm l² Dim 31 Juil - 17:00 | |
|  ✖ Certains, quand ils aiment, donnent de l'amour, du bonheur, du plaisir. Toi, tu m'as donné beaucoup plus : tu m'as donné le manque. Je ne devrais pas être là. Cette phrase n'arrêtait pas de se promener dans la tête de Roxane, se cognant contre les parois de son cerveau, ricochant, et repartant encore plus vite dans une course effrénée. La jeune femme avait quitté le domicile familial ce soir, après s'être encore disputée avec ses parents. Lorsqu'elle était plus jeune, le fait d'être adoptée ne lui posait aucun problème, mais à présent, les choses étaient totalement différentes. Se sentir différente au milieu de vos semblables, se sentir dehors chez soi, tous ces sentiments n'auraient jamais dû exister. Et pourtant. Ils la détruisaient petit à petit, elle et sa famille. Tout enfant rêve de se sentir bienvenu parmi les siens, mais lorsque ces fameux "siens" n'ont pas le même sang que le vôtre, comment est-ce qu'on fait ? Personne ne lui a jamais rien dit à Roxy, personne ne lui a jamais expliqué comment s'en sortir, quand on se sentait seule en plein milieu d'une foule de gens. Elle se devait de tout apprendre, par elle-même, comme d'habitude. Alors, lorsque ses gentils bienfaiteurs venaient lui prendre la tête pour une chambre en désordre, pour un chien pas sorti, et qu'ils insistent bien sur le fait que ce soit votre faute, vous pétez les plombs. Chaque être humain a ses propres limites, et celles de la brunette venaient d'être dépassées.
S'échappant donc de sa prison dorée, elle ne prit pas la peine de dire où elle allait, et quitta la maison. En claquant la porte, dans un tourbillon de jurons. La colère embrumait tous ses sens, si bien que Roxane marchait, d'un pas rapide, sans se soucier de ce qui pouvait se trouver autour de sa personne. Où est-ce qu'elle se rendait ? Aucune idée, et elle s'en fichait pas mal. Bien entendu, elle aurait pu se rendre chez sa meilleure amie, ou chez son petit-ami, mais ce soir, elle tenait à ce que la solitude soit sa meilleure compagne. Les rues étaient désertes par cette heure tardive, et sombres, faiblement éclairées par ces immenses lampadaires, qui étaient plus décoratifs qu'utiles. Le souffle court, la demoiselle opta pour une cigarette. Elle chercha fébrilement son paquet dans la poche intérieure de sa veste, en retira une, et commença à vouloir allumer son briquet. Mais les frissons, et les nerfs contrôlant son bras entier, elle ne fut bonne qu'à presque se brûler. Elle décida donc de s'arrêter, de se concentrer, et réussit, au bout de plusieurs tentatives, à laisser une grosse bouffée de fumée sortir de ses lèvres. Toujours tremblante, de rage, mais également de délectation face à ce vice qu'elle avait acquis depuis sa jeunesse, elle continua d'avancer, ne prêtant toujours pas attention aux alentours. À quoi bon de toute façon ? N'importe quel endroit conviendrait, tant qu'il ne s'agissait pas de chez elle. Puis, sentant que ses pieds l'avaient emmenée là où ils devaient, la jeune femme prit la peine de relever la tête quelques instants.
Scrutant l'horizon, elle plaça l'une de ses mains en visière, comme si elle verrait plus de la sorte. Mais rien à faire : le port avait peu de chance d'être éclairé en pleine nuit. Surtout dans ce coin, un peu pommé, soyons francs. Allez savoir pourquoi, mais au lieu d'entrer par la grande porte, mademoiselle était arrivée par l'arrière, et donc dans les endroits où peu de personnes pouvaient la trouver. Ce qui n'était pas plus mal. Sentant les battements de son cœur se calmer, elle s'approcha du bord de l'eau, et alors qu'elle s'apprêtait à s'assoir, elle sentit de légères gouttes glacées s'abattre sur sa peau. Ces légères gouttes devinrent de plus en plus fortes. De la pluie, génial. Soudain, elle entendit du bruit derrière elle. L'averse qui régnait ne lui permettait pas d'y voir grand chose, mais elle aurait parié tous les paquets de clopes du monde qu'elle n'était plus seule ici. C'est alors qu'elle vit des lumières, des phares, une voiture à l'arrêt. Et cette voiture, elle l'aurait reconnue parmi des milliers. Son cœur, qui s'était calmé auparavant, se réveilla brusquement, comme sortant d'un horrible cauchemar. Les jambes molles, tout contrôle ayant quitté sa chair et ses os, elle ne bougea pas, malgré les coups de klaxon répétés. Rien à faire, elle ne le POUVAIT pas. Qui se trouvait donc dans le véhicule ? Ahah. Compliqué, très compliqué. Mais disons qu'il s'agissait de son futur beau-père, ou du moins du père de son petit-ami. Elle, enfin, tout s'embrouillait dans son esprit. Jusqu'à ce qu'elle le voit sortir, et s'approcher d'elle, en courant, une veste pour simple protection, et n'être à présent qu'à quelques centimètres d'elle. Roxane croisa son regard, et voulut parler, elle le voulait, vraiment, mais seules des bêtises lui montaient en bouche. « Dave, qu'est-ce que tu fais là ? » Merde, elle avait omis les civilités. Elle l'avait appelé par son prénom. Certes, il lui avait déjà répété maintes et maintes fois de le faire, mais entre y penser très fort, et passer à l'acte, le fossé était énorme. Sentant la pression devenir de plus en forte contre ses artères, le monde se serait arrêté de tourner en cet instant que ça ne lui aurait point déplu. Et puis quelle question bête ma pauvre fille, c'était plutôt à toi qu'il fallait poser cette question. « Tu ne devrais pas rester là, tu ne devrais pas être là. » En effet, que d'être aussi proches l'un de l'autre, c'était tenter le diable. Disons que la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés seuls, les choses avaient un peu dérapé. Rien de bien méchant, un baiser, ce n'était rien après tout ? Si l'on ne comptait pas le fait qu'il était le père de son Phoenix. Son petit-ami. Dieu qu'elle se détestait en ce moment d'être aussi faible. Mais après tout, ils n'allaient pas rester comme ça, sous la pluie. Sentant la main de Dave prendre la sienne, elle se laissa tirer vers lui, et ainsi jusqu'à la voiture. Une fois la dernière porte fermée, ils n'osèrent pas se regarder. Roxane était toute trempée, tout comme son sauveur, et tous deux tremblaient, bien que la fraicheur de cette pluie n'en soit pas la seule cause. Roxy tenta de se réchauffer, en se frottant les bras, avant de reprendre la parole. « Merci ... Merci. » Elle voulait rajouter autre chose, bien d'autres choses, mais rien, rien ne semblait vouloir s'emboîter dans sa tête. |
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