» Take me on a trip, I'd like to go some day.

I LIKE THIS AMERICAN BOY.
ft.kriss

14h. La belle émergea -enfin- d’un sommeil sans limite. Morphée l’ayant carrément séquestrée et clouée à son lit. Pourtant, la veille n’avait pas été synonyme de fête jusqu’aux aurores, loin de là même, mais plutôt: d’insomnies jusqu’aux aurores. En effet, depuis plusieurs jours, quelque chose ou plutôt quelqu’un la dérangeait: une grande brune au cheveux long. Allyana ne l’avait jamais encore vue de face mais elle ressentait un quelque chose d’étrange qu’elle ne saurait expliquer mais qui, incontestablement, lui foutait la trouille. Sans compter qu’elle n’était pas d’ici, en plus de la suivre. La belle brune se redressa, assise, sur son lit, pas besoin d’allumer la lumière puisque celle-ci était évidement allumée de la veille, ne supportant pas dormir dans le noir seule, ou encore, simplement, la lumière du jour. Elle passa une main dans ses longs cheveux bruns pour les rabattre en arrière avant de se lever et d’aller prendre une douche. Après quoi, alors qu’elle était enveloppée dans sa serviette à élaborer un programme de son après-midi, son portable se mit à vibrer sur sa table de nuit, créant un bruit limite assourdissant, la demoiselle se rua vers ce dernier pour éviter qu’il ne finisse quelques mètres plus bas en morceau. Un message. « 16h, endroit habituel ? ». En voyant l’expéditeur un grand sourire naquit sur ses fines lèvres et en quelques secondes sa réponse était partie. La brunette balança le portable sur son lit, se précipita vers son armoire et en deux temps trois mouvements elle était parée. Avant d’arriver à son lit de rendez-vous, la belle passa par Starbucks et prit les boissons habituelles avant d’arriver devant une large étendue verte. Perchée sur l’espèce de colline, ses yeux couleurs marrons commencèrent à chercher le jeune homme, analyser chaque micro parcelle de terre qui s’étendait devant ses yeux avant qu’une envie soudaine de crier son prénom, d’entendre sa voix retentir dans un écho, s’éprenne d’elle...
« KRISS ! » s‘époumona-t-elle après plusieurs minutes, cédant à son envie première, entendant sa douce voix raisonner -comme prévu- dans l’espèce de vallée qui s’étendait devant elle. Cependant rien. Pas de réponse.

Quelle journée. Épuisante. À vrai dire, pas vraiment car je n'avais pas bougé de la journée et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle je me sentais fatigué. Habituellement, j'étais toujours en mouvement et rares étaient les fois où je restais seul à la maison. Disons qu'aujourd'hui, la fainéantise avait pris le dessus sur moi. Nhatye n'était pas à la maison, je ne sais même pas pourquoi d'ailleurs, quand je m'étais réveillé ce matin elle n'était pas à mes côtés. Étrange et je ne pouvais pas cacher mon inquiétude face à cette absence. Allyana, quant à elle devait certainement travailler comme elle le faisait tous les jours. Allyana, c'était ma petite-amie et je la voyais quotidiennement après 16h. Elle me faisait passer le temps. Pas dans le sens où je profitais d'elle, mais vraiment car je m'amusais en sa présence. Je l'appréciais beaucoup, pas au point de dire que j'en étais amoureux puisque la seule personne dont j'étais réellement amoureux c'était Nhatye, mais elle avait ce charme, cet optimisme qui me faisait l'adorer. Elle était exceptionnelle dans tout ce qu'elle faisait et je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi je n'avais jamais craqué. En plus de cela, elle ne connaissait pas mes sentiments à son égard, elle ne se faisait que des idées. Quand elle me disait qu'elle m'aimait, je lui répétais des « moi aussi » sans profondément le penser, j'étais une horrible personne certes, mais mon cœur agissait à ma place. Je me sentais comme possédé par Allyana, comme si je ne pouvais pas m'éloigner d'elle même si je l'aurais voulu.
Il était 15h30 exactement, presque 16h -l'heure à laquelle je devais me rendre à cet endroit où nous nous rejoignions toujours. J'ai attrapé mon téléphone, et d'un message simple et court je l'ai prévenu de notre rendez-vous. Comme je la connaissais, elle avait du sauter de joie à mon annonce. Allyana, c'était une boule de joie et je savais très bien combien elle était amoureuse de moi.
Afin de ne pas être en retard, j'ai décidé de partir à la minute où le message fut envoyé. Enfilant ma veste rapidement, je suis sorti de mon appartement et je me suis rendu à cette vaste colline où j'avais d'ailleurs pu retrouver Nhatye depuis très longtemps. J'adorais encore plus ce lieu après ces retrouvailles. M'asseyant dans l'herbe, j'ai contemplé l'eau claire du lac. 15h55, elle n'allait pas tardé, j'en étais sûr. Concernant nos rendez-vous, elle n'était que très rarement en retard. J'ai alors soudainement tourné la tête et je l'ai aperçu au loin. J'ai souri face à cette beauté encore floue et lointaine pour mes yeux, et me relevant à une vitesse folle j'ai emprunté un chemin menant à l'entrée de ce coin de paradis.
Je l'ai alors entendu crier mon prénom. Elle était adorable. Je me suis approché discrètement, puis en posant mes mains délicatement sur sa taille j'ai murmuré un léger « Bouh ! » au creux de ses oreilles. Sans même voir son visage, j'ai pu sentir son sourire. Mes baisers sont venus se posés dans son cou tandis que je me plaçais face à ma princesse. « Comment vas-tu ? » J'ai embrassé sa main que je tenais dans la mienne, ne la quittant pas du regard une seule seconde. Elle était radieuse et moi j'étais le plus grand des idiots quand je pensais au mal que je pourrais lui faire si elle apprenait la véritable valeur de mes sentiments.

Ses prunelles glissèrent sur l’étendue verte. Dieu qu’elle aimait cette endroit, qu’elle aimait passer son temps assise à contempler ce petit bout de paradis sur Terre. Néanmoins, présentement ce qu’il l’occupait et commençait presque à l’inquiéter c’était Kriss. Donner un rendez-vous pour ne pas y être, voire, être en retard, n’était pas vraiment son genre. En tout cas, les quelques exceptions restaient des exceptions. Après quoi des mains vinrent se poser doucement sur sa taille, non sans étouffer un léger cri de surprise la belle finit par sourire et soupirer doucement. Allyana posa ses mains par-dessus les siennes et sentit un frisson lui parcourir l’échine, les battements de son cœur s’accélérer, lorsque ses lèvres touchèrent sa peau. Et sourit de nouveau. « Comment vas-tu ? » lui demanda-t-il après avoir baisé sa main. La brune sourit de nouveau, voilà c’était, entre autres, ce genre d’attentions qui la faisait fondre. « On ne peut mieux maintenant » répondit-elle, déposant -dans une pulsion- ses lèvres délicatement à la commissure des siennes, les yeux pétillants, plantés dans ceux du jeune homme avant d'aligner un pas pour s'en rapprocher. « Et toi ? » demanda-t-elle, esquissant un nouveau sourire, laissant le bout de ses doigts effleurer son bras. « J’étais sensée passer hier soir, et, tu t’es brusquement décommandé. Rien de grave ? » s’enquit-elle. Bien qu'elle s'attendait plus qu'à un simple 'oui' ou 'non'. Non, elle ne lui en voulait aucunement, elle voulait, comme toute petite amie exemplaire, savoir ce qu’il s’était passé. Surtout si c’était quelque chose d’important. Puis, autant ôter les doutes, malaises et compagnie dès maintenant pour passer un bon moment par la suite.

Comment vas-tu... Quelle question idiote j'avais pu lui poser là. C'était sûr qu'elle allait bien. Jamais encore je n'avais connu Allyana triste, ou peut-être qu'elle se cachait mais son sourire était toujours là en ma présence. Après avoir glissé de doux baisers dans son cou, c'est face à elle que je me suis placé. Son regard s'est d'ailleurs rapidement perdu dans le mien, j'ai souri. « On ne peut mieux maintenant » J'ai déposa ma main sur sa joue, et j'ai approché mes lèvres des siennes, effleurant toute en douceur sa fine bouche. « Et toi ? » J'ai haussé les épaules. « Si tu es bien, je le suis d'autant plus. » Des mots doux, des paroles toutes aussi gentilles les unes que les autres et pourtant, si seulement elle savait qu'elle n'était pas la personne à qui je pensais en ce moment. Nhatye, uniquement Nhatye. Cependant, je devais me taire, faire comme si la vie était belle, parfaite entre nous deux. Elle aurait pu l'être si cet amour obsessionel qu'Allyana éprouvait pour moi était réciproque. « J’étais censée passer hier soir, et, tu t’es brusquement décommandé. Rien de grave ? » Essayant de la réconforter et de lui ôter les sales idées qu'elle avait dans la tête, j'ai glissé mon bras autour de ses épaules et nous avons commencé à marcher. « Hum, rien de grave, non. Je ne me sentais pas bien, c'est tout. » Je m'attendais maintenant à toute sorte de question, je la voyais me demandait ce qu'il m'était arrivé, si j'en souffrais toujours, pourquoi, comment, où... Cette pensée m'a d'ailleurs fait esquisser un sourire. « Tout va pour le mieux du monde maintenant, ne t'en fais pas. » J'ai embrassé ses cheveux, suivant mes pas qui nous guidèrent vers un petit coin d'eau calme et paisible. Je me suis assis dans l'herbe entraînant ma petite-amie entre mes jambes. « Des nouvelles depuis la dernière fois qu'on s'est vus ? » Derrière cette interrogation se cachait quelque chose. Je voulais surtout savoir si elle avait parlé à Nhatye, si elle avait finalement découvert qu'elle avait une sœur jumelle en ville...

Toujours perdue dans l’intensité de ses prunelles azur, la belle retint une respiration lorsqu’il vint effleurer ses lèvres des siennes. Totalement électrisée, il lui fallu un petit temps pour se remettre et intégrer sa réponse qui étira un sourire sur ses lèvres. A ces mots, qui, évidement, la touchèrent plus que de raison, romantique et doux, elle adorait cela, Allyana se hissa sur les demi-pointes pour aller déposer doucement ses lèvres contre les siennes. Je l’aime, je l’aime, je l’aime. Son esprit s’emballait rapidement, de même que son cœur, elle était peut être folle de croire à ce bonheur ou juste très naïve mais comme elle se le disait souvent: trois ans, trois ans que ca dure. C’était quelque chose pour elle, ca avait son importance. Et depuis tout ce temps, Allyana vivait cette relation démesurément et passionnément. Après quoi, il l’entraina avec lui, marchèrent quelques temps instant. « Hum, rien de grave, non. Je ne me sentais pas bien, c'est tout. » Allyana leva automatiquement les yeux vers lui, inquiète. Et, avant même qu’elle ne puisse réagir il assura que ca allait beaucoup mieux et qu’elle ne devait en aucun cas s’en faire. Sauf que c’était justement lorsqu’on disait cela qu’il s’opérait le contraire. « T’es sur ? » s’enquit-elle, affichant une petite moue, passant le bout de ses doigts sur sa joue. Il le lui aurait dit, elle aurait pu s’occuper de lui… Puis, il finit par s’asseoir dans l’herbe, l’entrainant, à nouveau, avec lui, la belle s’installa entre ses jambes, appuya son dos contre son torse et déposa sa tête sur son épaule, soupirant doucement. « Des nouvelles depuis la dernière fois qu'on s'est vus ? » demanda-t-il. La demoiselle fit mine de chercher, arquant un sourcil pensive. « Hmm.. Non, rien de spécial… » commença-t-elle toujours pensive, repassant sa semaine au peigne fin. « Ah si. J’ai rencontré une fille…bizarre. Enfin, ‘rencontrer‘, tout est relatif, disons plutôt qu’elle me suit depuis plusieurs jours et je m’en suis rendue compte. Enfin je crois, je suis pas folle, ses agissements me font penser qu’elle me suit. Pourquoi ? J’en sais rien par contre. » expliqua-t-elle, les yeux perdus dans le vide. « J’avoue que c’est quelque peu… flippant » ajouta-t-elle de la même manière.