Kriss m'avait expliqué comment accéder à sa maison depuis l'hôtel où j'étais retournée chercher mes quelques affaires. Bien sur, il avait insisté pour m'accompagner, mais- ayant besoin d'être seule pour réfléchir- je l'avais gentiment éconduit. Or, maintenant que la fièvre de nos retrouvailles était retombée, je m'en voulais terriblement. Comment avais-je pu laisser une chose pareille se produire? Kriss n'était pas à moi, mais bien à Allyana. J'avais été arrogante en pensant qu'il pourrait m'appartenir un jour. Ce que nous avions fait était mal, j'en étais convaincue... Il fallait y mettre un terme, au plus vite- avant que nous finissions tous les trois blessés. Kriss et moi allions redevenir de simples amis et faire comme si ce baisé n'avait jamais eu lieu. Après tout, je l'avais toujours considéré comme mon frère. Alors... Pourquoi mon ventre se tordait-il à la simple idée de ne plus pouvoir poser mes lèvres sur les siennes? Kriss pouvait se montrer si addictif parfois. Un sourire attendrit s'épanouit sur mon visage au souvenir de ce garçon à l'air espiègle. Il pouvait vous lancer des regards parfois qui vous donnait l'impression d'être si spéciale que c'en était presque dangereux. Comment avais-je pu ne pas le remarquer plutôt? Une petite voix assez irritante, reconnaissons le, me souffla que j'étais juste trop têtue et fière pour me l'avouer. Mais, qu'en réalité, Kriss ne m'avait jamais laissée indifférente. Moi qui m'était toujours targuée d'être au dessus de toutes ces filles sans cervelles... En fait, je ne voulais que me faire passer pour ce que je n'étais pas: mieux qu'elles. Toute à mes pensées, je ne remarqua pas tout de suite que je me trouvais devant la maison depuis cinq bonne minutes, déjà. Bon, Nhatye, voilà ta nouvelle maison... Une maison avec Kriss... Mon cœur fit un bond à cette simple pensée... Alors que je frappais à la porte d'une main tremblante, un air béat se colla sur mes traits, bien malgré moi. Je m'étais trompée en beauté, la fièvre des retrouvailles n'étaient point retombée en ce qui me concernait... Bien loin de là même... C'est alors qu'une pensée parasite traversa mon esprit... Et si pour Kriss c'était différent? Et s'il regrettait son geste de quelques heures plutôt? Une boule de stress enfla alors dans ma poitrine, tandis que la porte s'ouvrait. Encore une fois, il fallait vraiment que j'apprenne à être moins arrogante. Le monde ne m'était pas acquit: loin s'en fallait!