is it so wrong
to be so mad about you ?

Fermant brusquement son livre, Roxane le posa sur son ventre, et regarda le plafond, qu'elle contemplait depuis plusieurs minutes maintenant. Son grand lit à baldaquin était son compagnon le plus fidèle depuis deux jours qu'elle était revenue chez elle. Pourquoi revenue ? Parce qu'elle tentait de se trouver un appartement ces derniers temps. Elle ne voulait plus rester chez ses parents pour toute la vie. Soyons sérieux, qu'y aurait-il de bien à partager sa vie de jeune femme avec eux ? Rien. Mais en attendant, elle profitait des périodes où ils étaient à l'étranger, décidant de voyager sur les vieux jours. Un petit cadeau qu'ils pouvaient bien se permettre. Les Carthew, un couple anglais, qui était venu vivre à Cupidfield juste après l'adoption de leur fille, Roxane. Cette dernière avait toujours vécu avec elle, et ils lui avaient évité l'orphelinat. Enfin bref. Pour revenir à la situation présente, et bien Roxane s'ennuyait, énormément. Ses parents dormaient déjà dans leur chambre, et le réveil qui se trouvait sur sa table de nuit lui indiquait qu'il était encore tôt. Soupirant longuement, la jeune femme entendit ensuite son portable vibrer à côté d'elle. Le prenant, un sourire s'afficha sur son visage lorsqu'elle vit l'identité de l'expéditeur. Phoenix. Son petit-ami depuis deux ans déjà. Deux belles années, malgré des hauts et des bas, comme dans n'importe quel couple me direz-vous. Et le petit manque parfois de tact du jeune homme ne faisait que le rendre encore plus séduisant. Si seulement elle n'avait pas fauté ... Mais après tout, il n'était pas obligé de le savoir. Roxane réussirait à réparer son erreur, avant même que cette dernière ne soit découverte. S'assurant que ses parents dormaient bien, elle proposa ensuite à son petit-ami de la rejoindre. Après tout, elle était majeure et vaccinée, et elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait, sans accord parental. En obtenant confirmation du principal intéressé, la jeune femme retrouva cette petite joie de vivre qu'elle avait toujours eue, et attendit son arrivée.

Quelques minutes plus tard, elle tourna la tête vers sa fenêtre, d'où provenait du bruit. Ni une ni deux, Roxy comprit de qui il s'agissait, et courut l'aider. Ouvrant la fameuse fenêtre, elle aperçut le visage de son blondinet préféré, qui à vrai dire, s'en sortait plutôt bien pour grimper aux fenêtres. (a) Elle lui donna la main pour l'accompagner dans son dernier pas pour la rejoindre entièrement à l'intérieur de sa chambre, et ne put s'empêcher de le taquiner. « Avoue que tu as fait ça toute ta vie. » Plaçant ses bras autour de son cou et restant dans ses bras, la brunette l'embrassa, dans un sourire, tout en lui caressant les cheveux. Il lui avait manqué. Deux jours tout de même.

Roxane&Phoenix — Je l’aime comme une maladie et son remède à la fois.

La sonnerie insupportable d'un portable retentissait encore et encore, prenant un malin plaisir à taper sur les nerfs du jeune homme. Trop occupé à se prélasser sous sa douche pour répondre, il n'eut pourtant d'autre choix que d'en sortir précipitamment pour faire taire l'objet de sa colère, lui offrant ainsi un répit auditif bien mérité. Recouvert d'une pauvre serviette qui lui couvrait à peine la taille, ruisselant d'eau, Phoenix jeta un oeil à l'écran téléphonique qui n'affichait pas moins de trois nouveaux messages et quatre appels manqués. Deux de ses amis l'harcelaient pour qu'il daigne sortir de chez lui et les accompagner dans le bar du coin. D'après eux, une bande de jeunes femmes - plutôt extraverties d'après ce qu'il avait compris - étaient avec eux et comptaient faire couler l'alcool à flot toute la nuit. Bien que ne cessant de le répéter depuis près de deux ans, Pho' était à présent en couple, et s'était fait promettre par sa belle d'arrêter les soirées un peu trop alcoolisées en compagnie d'attirantes créatures. Ca n'avait pas été une mince affaire étant donné le passé cajoleur et polygame du jeune Walkerfield. Mais comme le redbull, l'amour donne des ailes paraît-il. Et voilà où il était. À refuser des soirées de folies pour ne pas désobéir à sa maîtresse, comme un bon petit caniche. Vu sous cet angle tout cela n'avait rien de très réjouissant, mais dans l'esprit de Phoenix il en était tout autrement. Roxane Carthew était la seule fille avec qui il avait réussi à créer une relation stable et passionnée. Elle était devenue bien plus qu'une simple petite-amie, il était enfin parvenu à développer des sentiments sincères. Et pour tout vous dire c'était un pas très important pour lui. Mais ne nous étalons pas dans des descriptions futiles et naïves des sentiments, revenons plutôt au beau blond en serviette de bain. Il hésitait quant à la réponse qu'il donnerait à ses bons vieux amis. La tentation était grande ; il n'aurait pas refusé une petite soirée entre amis à parler filles et poitrines : soyons honnêtes, aucun hétéro digne de ce nom ne saurait le refuser. Mais le visage de Roxane vint s'incruster dans sa tête et refusa de s'en aller. Ayant pris sa décision, il envoya un message à cette dernière avant de décliner l'invitation de ses amis aux hormones en folie. Bien décidé à retourner profiter de sa douche, le jeune homme reposa l'appareil sur sa table de chevet et entama une nouvelle fois le chemin vers la salle de bain. Malheureusement, l'eau qu'il avait laissé ruisseler sur le sol prit son pied par surprise, qui glissa sur le sol humide. Évitant de justesse une chute fracassante, il se rattrapa contre un meuble, mais son arcade cogna ce dernier avec violence, lui offrant une jolie coupure qui ne tarda pas à se couvrir de sang. Après avoir lâché quelques jurons étouffés, comme « bordel de... putain d'eau de... » et compagnie, il appuya une serviette humide au-dessus de son sourcil gauche. Son portable sonna alors une nouvelle fois : Roxane lui proposait de venir chez elle. Oubliant bien vite sa légère blessure - qui ne saignait à présent presque plus - Phoenix n'hésita pas une seconde et s'habilla, avant de quitter son appartement.

Quelques minutes lui suffirent pour arriver chez les Carthew. Ne souhaitant pas sonner à la porte pour éviter la rencontre de ses parents, ou pire, leur réveil, il opta pour une solution plus aventurière - et ainsi digne de son tempérament - à savoir escalader jusqu'à sa fenêtre. Le sport qu'il faisait souvent lui rendit service, puisqu'il n'eut aucun mal (ou presque) à atteindre la fenêtre de Roxane. Cette dernière se pointa tout à coup, lui tendant la main pour lui permettre de la rejoindre. « Avoue que tu as fait ça toute ta vie. » Lui adressant un sourire fier, le jeune homme répondit, d'une voix exagérément prétentieuse. « On dirait hein ? Mais figure-toi que non, t'as seulement la chance d'avoir l'homme-à-tout-faire comme petit-ami... » Abandonnant son air arrogant pour un sourire chaleureux, Phoenix accueillit le baiser de la jeune femme avec un heureux plaisir. Ses mains se posèrent dans son dos, rapprochant légèrement son corps du sien, tandis qu'il l'embrassait à son tour avec fougue. S'éloignant enfin de quelques centimètres, il murmura ces quelques mots qui auraient pu sembler arrogants pour certains, mais qui, pour lui, étaient signe d'affection. « Mais c'est que tu m'aurais presque manqué dis-donc. »

L'amour n'a peut-être de raisonnable que sa folie.

Aussi étrange que cela puisse paraître, ces deux jours sans voir Phoenix avaient fait partie des plus rudes de la vie de Roxane. Lorsqu'elle l'avait rencontré, elle était loin d'imaginer qu'il prendrait une place si importante. Au détour d'un rayon de supermarché. Vous avouerez qu'il y a plus romantique comme lieu de début de relation, et pourtant. À peine eut-elle croisé son regard qu'elle avait deviné qu'ils n'allaient pas se quitter de la sorte. Et elle l'avait manifesté en laissant habillement tomber une rangée de céréales. Le souvenir son sourire gêné, ainsi que celui du rire amusé du beau brun lui resteront gravés en tête à jamais. Puis, de fil en aiguille, de rendez-vous en rendez-vous, de baiser en baiser, de je t'aime en je t'aime, ils formèrent un petit couple. Bien rangé, qui avait connu des hauts et des bas, mais qui fonctionnait. Bon nombre de personnes connaissaient le côté fleur bleue de la jeune femme, et celui plutôt handicapé des sentiments de l'homme de sa vie, et ils se posaient des questions : comment est-ce qu'ils pouvaient être encore ensemble ? Deux personnes avec des points de caractère, ou du moins une vision de l'amour aussi différente pouvaient-ils réellement réussir ? Et bien apparemment oui, puisque Roxane l'avait complètement changé. Ses longues soirées entre amis et plus, ses longs moments de solitude, où il ne voulait voir personne, ses nombreuses conquêtes répétées, tout cela n'était plus qu'un mauvais souvenir. Sans vraiment comprendre pourquoi, Rox' avait réussi à le transformer. Et il s'y tenait. Bien que les mots d'amour, les grandes et belles déclarations n'étaient pas son fort, il adorait sa petite brune. Et cette dernière s'en rendait compte, jour après jour, malgré ses moments de doute. Phoenix était ainsi, on aimait ou n'aimait pas. Mais plus le temps passait, et plus elle sentait qu'elle était faite pour marcher encore un long moment sur le chemin de la vie avec lui. Tout en espérant de ne pas rencontrer d'obstacles, n'est-ce pas ?

À peine fut-il arrivé que Roxane, grande sentimentale, l'attira près de lui, pour lui prouver, par l'un de ses plus beaux baisers, qu'il lui avait manqué. Son contact, son sourire, ses cheveux, son parfum, lui tout simplement. Dépendre de la sorte de quelqu'un ne lui était plus arrivé depuis son ours en peluche, alors qu'elle n'avait que quatre ans. Quoi que Pho' était beaucoup mieux que n'importe quel Teddy Bear qu'elle pourrait jamais avoir. Relâchant leur étreinte par la suite, la jeune femme ne put s'empêcher de lâcher un petit rire à sa remarque, tout en gardant ses mains enroulées autour de son cou. « Quelle chanceuse je suis, dis-moi ... » Elle disait cela sans aucune ironie, et le pensait réellement. Pho' était resté, à travers toutes les épreuves, et était sa plus longue relation à ce jour. Alors oui, elle s'estimait chanceuse de l'avoir dans sa vie. Gardant son visage tout près du sien, Roxane pouvait sentir son souffle chaud s'échouer sur sa peau, ce qui ne manqua pas de lui laisser quelques frissons, d'autant plus que les paroles du jeune homme étaient on ne peut plus parfaites. Souriant juste avant de se mordiller la lèvre inférieure, elle lui répondit. « En tout cas, à moi, tu ne m'as pas du tout manqué. » La jeune femme adorait le taquiner, et d'ailleurs elle n'était pas très forte à ce petit jeu, puisque Phoenix devinait toujours lorsqu'elle mentait, car contrairement à elle, son corps, lui, ne mentait pas. Restant là, dans ses bras, ses lèvres s'approchaient dangereusement des siennes, comme pour lui montrer que contrairement à ce qu'elle venait de dire, il lui avait horriblement manqué durant ces deux jours.